La page du logbook des premières missions

Voici la fameuse page avec la mention de la mission sur Bourg Léopold.

logbook page Bourg Leopold

Monsieur Corbeil l’a photographiée avec son IPad.

Bourg Léopold est sa deuxième mission finalement et non sa troisième de la guerre.

La première mission a été celle sur Le Mans (source de l’article) dans le sud de la France le 22 mai 1944. La R.A.F. envoie 133 avions bombarder la gare de triage de Le Mans.

bombardement Lemans 22 mai 1944

Gare de triage.
Vue du grand chariot après le bombardement du 22 mai 1944.
© Collection privée

Les 19 et 22 mai 1944, les alliés bombardent Le Mans.

Dans une lettre écrite « à chaud » un Manceau raconte en détail ces attaques qui visaient la gare de triage.

« 83 morts, autant de blessés, plus d’un millier de familles sans abris… » Le lourd bilan des bombardements des 7 et 14 mars 1944 est dans la tête de tous les Manceaux lorsque les Lancaster anglais (bombardiers lourds) frappent à nouveau la ville dans les nuits du 19 au 20 et du 22 au 23 mai 1944.

Ce lundi 22 au soir, Guy, un jeune Manceau du quartier Saint-Pavin, prend la plume pour raconter à son épouse le bombardement du 19. Son courrier se termine sur ces mots : « On a encore eu une alerte à 7 h (du soir). J’ai entendu des avions. Ils sont passés. » Mais, ils reviendront et la nuit sera longue ! Cette lettre écrite « à chaud » (aujourd’hui dans une collection privée) témoigne en détail, 65 ans après, de ces nuits durant lesquelles périrent plusieurs aviateurs anglais. En voici quelques extraits :

Le feu au-dessus de la ville

« Chère petite. Ce midi, je tiens à te donner quelques détails sur le bombardement de vendredi (19 mai). Quant aux dégâts à la gare de triage, il est difficile de les préciser, personne n’ayant le droit d’y accéder jusqu’à présent. Tout le monde fut épouvanté. On y voyait plus clair qu’en plein jour et on croyait notre dernière heure venue. Voyant ce feu au-dessus de la ville, on pensait qu’ils allaient la bombarder de toutes parts. »

Sauvés par un café…

« Les trains de munitions sautaient encore samedi. Dans la nuit du bombardement, des projectiles venant de ce train ont atterri en ville sans faire de victime : route de Degré, près des chemineaux, une maison a été détruite. Par bonheur, les habitants de cette maison prenaient le café chez leurs voisins d’en face, ce qui les a sauvés ».

Une torpille dans le Vieux-Mans

« Une torpille est venue s’abattre dans l’escalier près de l’évêché, un autre engin dans la cour de l’institution Notre-Dame, un autre encore en face le stade Bollée, route du grand cimetière, dans un champ. La glace du Grüber (1) a été brisée. »

DCA roulante

« Maintenant, Le Mans a une DCA (2) roulante, ce qui n’a rien de charmant. Beaucoup d’Allemands auraient été tués au triage. »

Des parachutistes anglais ?

« Lors du bombardement […] il y avait une multitude de petits parachutes et les gens crurent que c’était le débarquement et que les Anglais lançaient des troupes parachutées sur toute la ville. On pensait déjà aux combats de rues. En fait de troupes parachutées, c’étaient des ballonnets qui maintenaient des fusées d’un type spécial pour éclairer la ville.  »

Peur

« Tout le monde fut épouvanté »

Olivier RENAULT.   Ouest-France  

Jean-Paul Corbeil est waist gunner (W. Gunner) dans l’équipage du pilote Dargis… il occupe la tourelle ventrale qui est plus une sorte de coupole équipée d’une mitrailleuse de calibre 0.50.

mitrailleuse

Il n’a probablement jamais su les détails sur le bombardement de Le Mans.